Notre histoire
Confrontée à la mauvaise gestion de l’accueil en Belgique, la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés naît en septembre 2015 et se définit alors comme un espace de rencontre et de coordination des initiatives individuelles et collectives concernées par les questions migratoires.
L’année 2025 marque la dixième année d’existence du mouvement. Retrouvez ici les moments phares de Belrefugees.
2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024
━━━ 2015
L’élan citoyen naît au parc Maximilien
À l’été 2015, des milliers de personnes en migration arrivent à Bruxelles sans aucune solution d’accueil. Face à l’inaction des autorités, une mobilisation spontanée s’organise au parc Maximilien. Collectifs de sans-papiers, citoyen·nes et associations convergent pour répondre aux besoins vitaux : repas, soins, informations, école, espace dédié aux femmes.
En septembre, la grande manifestation #RefugeesWelcome rassemble 25 000 personnes. Quelques jours plus tard, une assemblée générale sur les marches de la gare du Nord réunit des centaines de participant·es, marquant un tournant dans cette mobilisation.
C’est ainsi que naît la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés, qui deviendra une ASBL en novembre de la même année. Dans la foulée, le Hall Maximilien, un centre de jour multifonctionnel (repas, soins, informations, école), ouvre ses portes pour offrir un soutien concret et quotidien.

━━━ 2016

Premiers pas vers une organisation structurée
En février 2016, le Hall Maximilien ferme ses portes. Une occupation temporaire est négociée dans un bâtiment à Jette, marquant le début d’une action plus structurée. Cinq pôles d’activités voient alors le jour : accompagnement juridique, école pour adultes et enfants, aide matérielle, hébergement en famille et espace femmes.
Durant l’hiver, la Plateforme alerte sur l’urgence humanitaire. Cette mobilisation mène à l’ouverture, par le Samusocial, d’un centre d’accueil de 250 places, avec une coordination quotidienne assurée sur le terrain par les équipes de BelRefugees. Cette ouverture intervient dans un contexte tendu, peu après le démantèlement de la « jungle » de Calais.
C’est aussi l’année du lancement d’un programme structuré d’hébergement citoyen et de la mise en place d’une distribution quotidienne d’aide matérielle pour répondre aux besoins essentiels des personnes en migration.
━━━ 2017
Résistance citoyenne et création d’outils durables
Face aux rafles quasi-quotidiennes visant les personnes en migration, la Plateforme met en place une veille continue au parc Maximilien et déploie une stratégie active de visibilité et de médiatisation.
Cette année-là, BelRefugees ouvre la Porte d’Ulysse, un centre d’hébergement d’urgence, et co-crée le Hub Humanitaire, un espace d’accueil de jour partagé avec Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, SOS Jeunes, la Croix-Rouge et la Plateforme Citoyenne.
En parallèle, l’hébergement citoyen prend une ampleur inédite grâce à une page Facebook dédiée. Jusqu’à 400 personnes sont hébergées chaque soir, et près de 10 000 foyers à travers la Belgique ouvrent leurs portes aux personnes exilées.
En reconnaissance de cette mobilisation exceptionnelle, BelRefugees reçoit le titre de Bruxellois de l’année 2017.

━━━ 2018

Mobilisation massive contre la criminalisation de la solidarité
L’année est marquée par une répression accrue visant les actions citoyennes de soutien aux personnes exilées. Plusieurs militant·es sont poursuivi·es dans ce qui sera appelé le procès de la solidarité. En réaction, les mobilisations se multiplient dans tout le pays.
Le gouvernement tente de faire adopter un projet de loi autorisant les “visites domiciliaires” chez les hébergeur·euses de personnes en migration. Mais la pression citoyenne, relayée par de larges campagnes et actions publiques, contraint à l’abandon de ce texte.
La Plateforme reste active sur le terrain, poursuivant l’hébergement et la protection des personnes exilées. Cette année-là, une chaîne humaine de 4 000 personnes parvient à empêcher une rafle de grande ampleur, illustrant la force et la détermination du mouvement solidaire.
━━━ 2019
Structuration des hébergements collectifs
BelRefugees consolide ses dispositifs d’accompagnement : l’équipe de la Porte d’Ulysse est renforcée et les hébergements collectifs se développent, posant les bases d’une approche plus stable et durable que l’accueil citoyen d’urgence.
C’est également l’année des premiers pas de la Sister’s House, un projet pionnier d’accueil genré sécurisé pour les femmes en migration. Deux appartements à Ixelles ouvrent leurs portes pour accueillir les premières résidentes, dans une logique profondément féministe et solidaire.

━━━ 2020

Réaction solidaire à la pandémie
La crise du Covid-19 frappe de plein fouet les publics les plus vulnérables. BelRefugees réagit en adaptant rapidement ses structures : les centres passent en accueil 24h/24, un poste médical est ouvert à Tour & Taxis en partenariat avec Médecins Sans Frontières et le Samu social, et 200 places en hôtel sont activées grâce à la Brussels Hotels Association pour assurer un hébergement d’urgence sécurisé.
L’année marque aussi l’ouverture officielle de la Sister’s House, devenue un pilier de l’accueil sécurisé pour femmes seules. L’Hôtel Van Belle est mobilisé afin de renforcer la capacité d’hébergement et répondre à l’urgence sociale.
━━━ 2021
Mobilisations pour les sans-papiers et ouverture en Wallonie
L’année est marquée par la grève de la faim de 500 personnes sans-papiers, à laquelle BelRefugees apporte un soutien actif : fourniture de matériel, accompagnement, médiation et participation aux négociations.
Parallèlement, l’association ouvre son premier centre d’accueil de jour en Wallonie picarde, marquant un nouvel ancrage régional et élargissant son action au-delà de Bruxelles.
Face à l’aggravation de la crise de l’accueil, BelRefugees mène des actions devant le Petit Château : distributions, sit-in et veille médiatique pour dénoncer la saturation chronique du système et exiger des solutions durables.

━━━ 2022

Face à l’urgence ukrainienne, une réponse inclusive
L’invasion de l’Ukraine entraîne un afflux massif de personnes déplacées. En seulement 48 heures, 1 800 hébergements citoyens sont proposés. BelRefugees s’engage pleinement, tout en réaffirmant une condition essentielle : l’égalité de traitement pour toutes les personnes en migration, quelle que soit leur origine.
L’association participe à l’ouverture d’un centre d’accueil à la gare du Midi et active le centre Amran, dédié aux mineur·es non accompagné·es (MENA) à Bruxelles. Elle crée également, en partenariat avec l’ASBL Deux euros cinquante, la Casa Tamam, un lieu collectif en semi-autogestion offrant un espace de vie sûr et solidaire.
━━━ 2023
Nouvelles crises, nouveaux dispositifs
L’année est marquée par une saturation sans précédent du système d’accueil. En réponse, BelRefugees ouvre, avec le Samu social et la Croix-Rouge, le centre Citoyens, offrant un pré-accueil à 140 personnes laissées sans solution par Fedasil.
Un incendie à la Porte d’Ulysse contraint au relogement d’urgence des résident·es, d’abord dans un gymnase, puis à l’Hôtel Léopold. Parallèlement, un nouveau dispositif, Evenepoel, est mis en place pour accueillir les personnes sans titre de séjour, élargissant l’offre d’hébergement.
L’année voit aussi la production d’une série podcast consacrée à la Sister’s House, permettant de valoriser et faire connaître ce dispositif unique d’accueil sécurisé pour femmes.

━━━ 2024

Une réponse renforcée face à une crise persistante
En 2024, BelRefugees poursuit le renforcement de ses dispositifs pour faire face à une crise de l’accueil toujours plus aiguë. L’association développe ses structures, améliore l’accompagnement des résident·es et diversifie les publics accueillis, avec une attention particulière portée aux mineur·es non accompagné·es, aux femmes isolées et aux familles.
Le travail de plaidoyer prend de l’ampleur afin de dénoncer les violations des droits et de proposer des alternatives concrètes. L’éducation, la culture et la sensibilisation restent au cœur de la stratégie d’inclusion.
L’année est aussi marquée par l’ouverture du centre Bissé (200 lits) et de la NEMO House, un dispositif d’hébergement collectif.